Récit de voyage à Venise, par « Giacomo », handicapé en fauteuil

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En fauteuil roulant et vouloir visiter Venise. Cela pourrait sembler impossible, et bien non !…

Venise, c’était vraiment très beau !…..
Accompagné de quelques amis, nous nous sommes envolés de Beauvais pour l’Italie et l’aéroport de Bergame. Nous avons voyagé avec Ryan air (bonne compagnie aérienne, personnel courtois, très organisé). Me déplaçant en fauteuil roulant ( je suis paraplégique), en faisant ma réservation par Internet, j’avais aussi rempli leur petit formulaire à destination des personnes à mobilité réduite. Aux aéroports, le personnel était donc prévenu de mon arrivée et des exigences inhérentes à mon handicap.

Après avoir survolé les Alpes, les lacs italiens (magnifique !), nous avons atterri à Bergame. Nous avons visité la ville basse, très belle, avec ses grandes bâtisses, ses hôtels particuliers et leurs belles couleurs.
La ville haute, sur sa colline est beaucoup plusancienne, superbe, enserrée dans des remparts. De belles ruelles, de beaux palais, une piazza Vecchia magnifique et une chapelle Colleoni (à ne pas manquer !) sublimissime !

De Bergame, nous avions loué une voiture pour Préganziol, une petite commune à quelques kilomètres de la Sérénissime où se trouvait notre hôtel.

L’Hôtel Park Bolognese, ancienne villa du XIXe siècle était confortable, calme, (chambres adaptées pour  personnes à mobilité réduite, ascenseur) avec un très beau parc et même une piscine !

Le lendemain matin, nous étions à Venise. Après avoir garé notrevoiture au parking ACTV pour la journée, c’est  au bureau d’information de celui-ci qu’une hôtesse m’a remis une clé pour utiliser les montescale, ces petits élévateurs installés sur certains ponts de la cité afin de les franchir plus facilement, une carte avec des
itinéraires accessibles et d’autres petits renseignements utiles.
Les
vaporetti (bateaux bus) sont généralement accessibles et les pontons pour y accéder possèdent des rampes. Des places sont réservées pour les fauteuils à l’intérieur comme à l’extérieur et le personnel est prévenant et peut aider si c’est indispensable.

À l’arrêt de la piazza Roma nous avons donc pris le vaporetto (ligne 82 car moins d’arrêts).
La « croisière » sur le Grand Canal jusqu’à la place Saint Marc est une expérience du genre inoubliable ! Tout au long du trajet, on peut y découvrir des dizaines de palais, des façades de marbre, une architecture gothique, byzantino baroque, il y a des églises, des Campaniles…  Sur l’eau, ce sont les gondoles, les vedettes privées, les
vaporetti, les bateaux taxis… et puis l’impression de remonter letemps, la petite et la grande histoire.  Le voyage sur le Grand Canal, c’est un peu  comme visionner un film en cinémascope et technicolor…

La place Saint Marc, c’était aussi très beau! Bordés de monumentsplus que centenaires, on y découvre ses arcades avec leurs grands stores en toile de couleur blanche pour protéger du soleil, et puis il y a les pigeons, le café Florian, sa terrasse et son orchestre et  bien sur la basilique avec ses coupoles, ses mosaïques, ses sculptures et ses marbres polychromes…

Nous la visiterons. Pour les personnes handicapés, il y a une porte sur le côté gauche « la porta dei Leoni ». Là, quelqu’un vous accueille, il y a un plan incliné, la basilique est en grande partie accessible. L’intérieur est vraiment somptueux, les murs et les coupoles recouverts de mosaïques d’or relatant des scènes bibliques, un
amoncellement de trésors inestimables. J’ai (mais avec un peu d’aide car il y a quelques marches) réussi à voir la « pala d’oro », admirable retable recouvert de joyaux se trouvant derrière le tombeau de Saint Marc.

Pour apprécier la Sérénissime avec un peu de hauteur, il nousfaudra monter au sommet du Campanile. Il y a quelques marches pour atteindre l’ascenseur mais avec de l’aide rien n’est impossible.
L’entrée est gratuite pour les personnes handicapées. Il n’est pas trèsaisé d’apercevoir la ville du sommet, la balustrade étant assez haute mais en se soulevant un peu de son siège, l’on arrive à distinguer lestoits de la cité.

Ensuite nous nous sommes baladés dans la cité lacustre…
Nous sommes allés jusqu’au pont du Rialto (inaccessible car beaucoup trop de marches) Les ruelles, les petites places, les palais, les ponts, les canaux, les églises, un émerveillement à chaque pas….

Pour traverser le grand Canal, et aller vers  les quartiers de San Polo ou Santa Croce quand on vient de San Marco, on prendra donc le Vaporetto, cela nous évitera les marches du pont du Rialto.

Pour voir le pont des Soupirs jouxtant le palais des Doges, nous emprunterons le pont della Paglia. Celui-ci possède une rampe sur son côté.

En fin de journée nous visiterons le Palais des Doges. Il y a  un ascenseur permettant d’accéder aux salles les plus intéressantes. On y trouve aussi des WC adaptés. Avec l’aide de mes amis nous sommes passés dans le pont des Soupirs (quelques marches tout de même), pour voir les prisons, il y a aussi une très belle salle d’armes.
Peu de touristes visitaient le Palais à cette heure un peu tardive (18h) et durant quelques instants je me suis trouvé seul, au milieu de la salle du Grand Conseil en contemplant  le « Paradis » du Tintoret, le plus grand tableau du monde, dit-on.  Instant magique, un peu perdu au milieu de toutes ces immenses toiles couvrant murs et plafonds, dans cette immense salle chargée d’histoire !!

Le soleil se couchait et  une lumière dorée, donnait encore un peu plus de romantisme à la place Saint Marc lorsque nous sommes sortis du palais des Doges. Pour ma part, je trouve que c’est à l’heure où le
soleil décline que celle-ci  est la plus belle, presque déserte…. puis nous avons rejoint notre hôtel.

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Le lendemain,  le soleil était au rendez-vous, nous avons visité deux îles de la Lagune. Anna m’avait parlé avec enthousiasme de Burano.
Nous avons donc pris un vaporetto jusqu’aux Fondamenta Nove, en passant par le canal du Canareggio. Un vénitien, avec beaucoup de courtoisie et en français m’a renseigné sur le quartier que nous traversions, ravi de me faire découvrir sa cité.
C’était un bateau différent (accessible, WC à l’intérieur) qui nous a mené à Burano. En  passant devant le cimetière de l’île de San Michele on apercevait au loin dans une brume de beau temps son clocher penché. Peu de monde sur le navire, il n’était que 10h30 du matin.

Burano, c’est un festival de couleurs,  avec toutes ses maisons cubiques aux teintes différentes, il y a des petits canaux, des petits ponts. C’est comme Venise mais en miniature, sans palais, que de simples maisons. L’île était réputée autrefois pour sa dentelle.
Aujourd’hui, il ne reste que très peu de dentelières mais j’ en ai vu une à son ouvrage, quel travail et quelle précision dans le geste. Nous avons flâné dans les ruelles, avant de reprendre le bateau pour l’île de Murano, l’ile des verriers.
Murano m’a moyennement plu. Nous avons un peu déambulé sur les quais, découvert un verrier, visiter quelques boutiques, une église… sans plus. Nous sommes alors revenus vers la Sérénissime.

Après avoir bu un spritz(spécialité locale) sur un quai du Cannaregio, nous avons traversé le campo du Ghetto Nuovo, puis les ruelles étroites du Ghetto aux bâtiments de plusieurs étages chargés d’histoire.

Ce soir là nous sommes restés diner à Venise, nous avons trouvé un petit restaurant dans le quartier de San Polo ou de Santa Croce… Nous avons mangé dehors dans un jardin, satisfaits de notre journée, nous avons ri, un peu bu,  il faisait doux, c’était les vacances…

Après le diner, nous nous sommes perdus volontairement dans lesruelles, passant dans des passages couverts, traversant des ponts, longeant les rii.  Il y avait le silence, l’obscurité, un sentiment d’être dans un autre siècle,  puis des bruits de pas, des rires venant de bars à vin ouverts nous ramenaient vers notre monde.
Au pont du Rialto, nous avons pris le vaporetto et nous avons navigué sur le Grand Canal jusqu’au bassin de Saint Marc. Il faisait nuit. L’intérieur et l’extérieur de certains palais étaient illuminés, on apercevait alors leurs plafonds peints, leurs lustres de cristal. A côté de nous des gondoles glissaient sur l’eau. À leur proue un petit fanal indiquait leur position. C’est une chose qu’il faut faire absolument !! Naviguer la nuit sur le Grand Canal. On y découvre alors une atmosphère si particulière…
Sur la place Saint Marc l’orchestre du café Florian jouait les premières notes d’un standard.
Le café Florian est un magnifique écrin lorsque le soir les lumières y sont allumées, ses petits salons nous dévoilent alors leurs magnifiques peintures, miniatures et tapisseries.

Alors, nous avons musé Place Saint Marc, la basilique semblait endormie,  des promeneurs heureux d’être là  se souriaient. Il y avait des amoureux, des personnes de tour âge, de tous pays…

Puis le Campanile a sonné les 12 coups de minuit, nous nous sommes rapprochés d’un embarcadère  et avec autant de bonheur nous avons repris le Grand Canal jusqu’à la Piazza Roma.

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Pour notre dernier jour dans la Sérénissime, c’est en vaporetto, et par le canal de la Giudecca, que nous découvrirons le quartier du Dorsoduro et ses quais que l’on nomme « Zattere ».
Nous accosterons à l’île de San Giorgio Maggiore(plan incliné à l’entrée). La porte de l’église étant ouverte, nous pourrons apprécier la très belle nef, très sobre de l’édifice dessiné par Palladio. Vers le transept sur la droite, une ouverture permet d’aller derrière le cœur où se trouvent de magnifiques stalles de bois sculptées. Il y a aussi un ascenseur pour monter au sommet du campanile.

Nous resterons un peu sur le parvis en admirant, sur l’autre rive du canal della Giudecca, les zattere du Dorsoduro,  la Piazzetta et ses deux colonnes, Le palais des Doges avec sa belle loggia, le pont des Soupirs, la riva degli Schiavoni.

Sur la riva degli Schiavoni, se trouve le célèbre hôtel Danieli. Par curiosité, nous y ferons une entrée, discrète, pour admirer le somptueux hall avec ses cuivres, ses marbres et son patio couvert à l’escalier central semblant monter jusqu’au ciel.
Nous visiterons ensuite  la Ca’ Rezzonico (accessible par le quai San Barnaba). C’est un beau palais dont les hautes fenêtres donnent sur le Grand Canal. C’est aujourd’hui le musée du XVIIIème siècle. Il y a un joli jardin paisible sur l’arrière. Le palais est totalement accessible, il y a un ascenseur, des WC adaptés et 3 étages à visiter. Intéressant. Intérieur luxueux, une magnifique salle de bal dont les murs sont peints en trompe l’œil et une reconstitution d’une chambre à coucher avec un magnifique ensemble de toilette. On y découvre des meubles anciens, de beaux plafonds, des tableaux… Au 3ème étage se trouve une pinacothèque et par une petite fenêtre on peut apercevoir les toits du Dorsoduro et le joli rio San Barnaba.

Après notre visite, nous  logerons le campo San Barnaba et le rio au même nom pour  découvrir le Campo Santa Margherita. C’est dimanche, peu de monde, les touristes semblent avoir déserté cette partie de la ville. Nous ferons quelques emplettes vers San Polo. Toutes cesruelles, ces ponts ont un charme fou … nous finirons notre promenade dans la foule au pont du Rialto, juste deux ou trois derniers souvenirs à acheter et ce sera le vaporetto pour rejoindre le parking et notre voiture,  nous sommes aussi un peu triste de quitter Venise…

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Nous avons visité Vérone un lundi. Arrivé la veille au soir, nous avions diné, en terrasse, dans un restaurant, piazza Brà devant les célèbres arènes.

De la ville, je garde un souvenir mêlé. Les maisons sur la célèbre piazza dell’Erbe sont très belles, notamment, celles aux fresques, mais certains bâtiments en réfection, étaient dissimulés derrières des bâches. Les arènes?.. Sans plus…. Une foule de personnes se ruait via Capello, vers la maison de Juliette pour espérer voir le balcon.

Finalement c’est de l’une de ses collines la surplombant que l’on découvre le mieux la ville et sa beauté, avec ses remparts, ses ponts, ses ruines romaines, et sa couleur si particulière, lovée dans une boucle du fleuve Adige. C’est de l’aéroport de Bergame que nous rejoindrons la France.

Ce que je garde de mon voyage ?
Un très beau souvenir…. J’ai aimé Venise… Ses habitants charmants, toujours prêt à aider. C’est une ville d’une rare beauté où une personne en fauteuil roulant arrivera tout de même à se déplacer, à visiter des églises, certains palais.

Je pense néanmoins qu’être accompagné par une ou deux personnes valides cela est préférable car si les ruelles pavées ne posent aucun problème, il y a parfois des ponts et quelques marches à franchir.

Avant de partir, il faut bien préparer son voyage. Prendre des renseignements sur le site suivant qui est un site spécialement conçu pour les personnes à mobilité réduite,  voulant découvrir Venise (en italien mais facile à traduire). Voici les liens

http://www.comune.venezia.it/flex/ […] gina/23431

http://www.comune.venezia.it/flex/ […] agina/1381

Les itinéraires accessibles proposés peuvent être imprimés et on peut les amener avec soi. On y trouve des informations utiles sur le cheminement, les musées, palais et églises, ponts, WC etc.. Pour l’hébergement, certains hôtels ont des chambres accessibles et adaptées. Il suffit de leur envoyer un email afin de leur demander des renseignements supplémentaires, chaque handicap ayant ses propres contraintes.

Je suppose aussi  que, plus l’handicap sera lourd, plus nombreux seront les problèmes à résoudre avant de partir…

Je n’ai vu sur la Place Saint Marc que des gens heureux. Il y avait de la magie dans l’air… Venise est une ville que chacun peut aimer.
Oui, chacun peut y trouver quelques instants de pur bonheur.

Alors, n’hésitez pas…

 

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8 thoughts to “Récit de voyage à Venise, par « Giacomo », handicapé en fauteuil”

  1. J’ai besoin d’un contact téléphonique.

    Le voyage est pour une tetraplegique et moi-même qui vais l’accompagner.

    Mon numéro est 06 .. .. ..

  2. Merci de toutes ces infos, notre voyage se prépare et avec toutes ses bonnes « niches » on part confiants,
    Merci!!

  3. Bonjour,

    Ce récit de voyage m’a donné envie de mettre mes roues dans les vôtres. Merci pour toutes ces informations utiles. Une question : à quelle période avez-vous visité Venise ?
    Je vous souhaite d’autres beaux voyages.
    Marc.

  4. Merci pour cette aventure partagée. Mon mari est aussi paraplégique et nous envisageons une escapade à Venise votre article va nous aider . MERCI.

  5. Merci Monsieur « Giacomo » pour votre récit du haut de votre chaise roulante. J’aime Venise où je suis allée maintes fois et je découvre votre univers sur 4 roues. Félicitations car c’est courageux de venir ici avce toutes les marches, les ponts…mais c’est tellement beau et unique. Bien à vous..continuez de voyager !Béatrice

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