Guillaume Postel et Venise : Un théologien jugé fou et l'Inquisition

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Guillaume Postel est né le 25 Mars 1510, dans la paroisse de Barenton, en Normandie. Il est mort le 6 Septembre 1581, peut-être à Paris, mais vraisemblablement dans sa propriété de Trappes, dans les Yvelines.
De confession catholique, Postel est un humaniste, orientaliste et théosophe français.

La jeunesse de Postel

A 8 ans, Postel perd ses parents de la peste, à 13 ans il enseigne pour payer son voyage à Paris. Puis il s’inscrit au collège Sainte Barbe dont la plupart des élèves sont espagnols et portugais.
Postel y apprend le latin, le grec, l’espagnol, le portugais et la géographie. Dès 1528, il côtoie Ignace de Loyola, Pierre Favre et François Xavier, avec qui il va fonder La Compagnie de Jésus en août 1534.
Il apprend aussi l’hébreu et l’arabe.

Guillaume Postel et Venise

En Juillet 1537, de retour d’un voyage en Orient et notamment à Constantinople, Postel se rend à Venise. Et là, il rencontre Daniel Bomberg, imprimeur spécialisé dans l’édition de livres en hébreu et Téséo Ambroglio degli Albonesi qui connaît le syrique et l’arménien.
De plus, celui-ci possède 38 alphabets orientaux différents et prépare une publication avec des caractères typographique syriaques et arméniens. Et Postel très intéressé, projette d’imprimer les Evangiles en arabe et syrique mais aussi dans d’autres langues orientales.
Postel quitte Venise le 9 Aout 1537 et retourne à Paris.

De part le fait que Postel connaît de nombreuses langues, ainsi que son expérience de l ‘Orient, il est admis dans le cercle restreint des humanistes qui entourent le roi.
En 1538, Postel est nommé lecteur royal pour les langues orientales et en Mars de la même année, il publie un livre sur douze alphabets orientaux avec des reproductions de gravures (Téséo Abromglio lui reproche de l’avoir plagié).
Postel reçoit la troisième chaire de mathématiques et de langues orientales en 1539.
Mais Postel n’est plus soutenu. Finalement, il rentre en disgrâce et quitte Paris au début de l’année 1944 pour se rendre à Rome, rejoindre les Jésuites.
Mais il quitte la Compagnie de Jésus, pour incompatibilité, en 1545.

Venise, les voyages et la théorie des deux Messies

En 1547, Postel est à Venise. Il y fait la connaissance de la mère Jeanne (Zuana en vénitien), une religieuse qui a fondée des hospices pour les pauvres, notamment prés du monastère Saints Jean et Paul (Santi Giovanni e Paolo). Elle se prétend envoyée par Dieu.
Postel professe qu’il y a deux messies. L’esprit féminin de l’homme (l’anima) a pêché avec Eve et n’a pas obtenu la rédemption du Christ. Il ne peut être sauvé que par un messie féminin (la Sofia).
En 1549, grâce à l’aide de Daniel Bomberg, Postel effectue un deuxième voyage en Orient. En 1550, il est de retour à Venise.
Postel voyage en France, en Suisse et retourne à Venise en 1553, puis Vienne.
Mais ses écrits sont traités d’hérétiques par l’Inquisition. Aussi, afin de se défendre, Postel retourne à Venise en Mai 1554. Son procès devant le tribunal de l’Inquisition est jugé en 1555. Postel est qualifié de fou et reste libre.
Peu de temps après, Postel est arrêté à Ravenne et emprisonné à Rome, avec d’autres gens jugés hérétiques. En 1559, il est libéré.
Postel mène une vie d’errance, poursuit ses prêches se rapportant aux dires de la mère Jeanne. Mais en 1562, à Paris, il est jugé fou et est enfermé au monastère de Saint-Martin-des-Champs.
Postel meurt, sans doute dans sa ferme à Trappes, seul et oublié, le 6 Septembre 1581.

Le souvenir de Guillaume Postel

En 1982, un timbre poste tiré à 3 millions d’exemplaires lui rend hommage.
A Barenton une stèle est inaugurée, le 11 Septembre 1993.
A Venise, une stèle rappelle son procès devant l’inquisition. Elle est située Campiello de la Cason, Castello 4493.

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