Cette Ca’ Sagredo ou plus précisément ce palais Morosini Sagredo fut restauré aux 14-15e siècles, pour le compte de la célèbre et puissante famille Morosini.
Situé sur le campo Santa Sofia (Cannaregio), au bord du Grand Canal, il se dresse face à la Pescheria, le marché aux poissons du Rialto.
Evolution de la Ca’ Sagredo
Les Morosini le décorèrent de manière somptueuse. Des fresques et des stucs ouvragés recouvrirent les murs et les plafonds.
Au 18e siècle, le palais devint propriété de la famille Sagredo, une autre riche famille de la noblesse vénitienne.
Le palais fut plusieurs fois transformé, ce qui explique à la fois ses différents styles architecturaux, ses magnifiques décorations ou malheureusement, la perte de certaines de ses décorations.
Le Casino
Le casino de la Ca’ Sagredo, lieu de plaisirs, était réservé à quelques privilégiés. Pour les autres, il restait un lieu tenu secret.
Il est composé d’une série de pièces, décorées avec des stucs et bas-reliefs représentant des oiseaux, des animaux exotiques, des symboles des arts et des trophées.
La décoration est l’une des plus belles œuvres vénitiennes du début du 18e siècle vénitien, elle a été créée en 1718 par les artistes Lugano Carpoforo Mazzetti et Abbondio Stazio. La décoration de l’alcôve est actuellement conservée au Metropolitan Museum of Art de New York.
La décoration intérieure de la Ca’ Sagredo
Malheureusement, le foisonnement artistique à l’intérieur est en partie perdu. Les différents propriétaires ont vendu certaines oeuvres. Celles-ci sont dispersées de nos jours. On peut encore admirer cependant les fresques de l’ancienne salle de musique. En effet, les fresques de Gaspare Diziani, depuis les rénovations effectuées par Gerardo Sagredo dans la première partie du XVIIIe siècle, embellissent magnifiquement cette grande salle.
Les figures monochromes de Minerve, Neptune, Cybèle, Mars, Vénus, Mercure, Junon et Jupiter trônent dans de fausses niches le long des murs encadrant des balustrades en trompe l’oeil. Des personnages peints répondent à la foule réelle des invités, se pressant dans ce salon à l’acoustique remarquable. L’une des fresques dissimule une porte secrète, donnant accès au casino du dernier étage.
Sous le plafond peint également à fresques, Apollon et les dieux de l’Olympe précipitent à terre les péchés capitaux.
L’escalier d’Andrez Tirali
Au-dessus de l’escalier central d’Andrea Tirali (1718-1738), la fresque grandiose signée Pietro Longhi date de 1734.
Elle recouvre le plafond en descendant jusqu’au milieu des murs et représente la « Chute des Géants » tués par Jupiter, qui, armé de la foudre, apparaît en haut.
Elle a une importance historique aussi bien qu’artistique exceptionnelle : c’est en fait la seule fresque d’un sujet mythologique que nous connaissons peinte par Longhi. En effet, Longhi était actif dans sa jeunesse en tant que peintre d’histoire mais fut plus connu par la suite pour ses petites scènes de genre. Il a 32 ans lorsqu’il réalise cette fresque commandée par Gerardo Sagredo qui a hérité du palazzo en 1718.
La façade de la Ca’ Sagredo
Le premier étage conserve encore une série de fenêtres de style vénéto-byzantin, resserrées et hautes, décentrées sur la façade.
Le deuxième étage par contre présente des fenêtres trilobées de style gothique fleuri, comme au Palais des Doges entre autres. Ces quatre fenêtres sont surmontées de quatre rosaces quadrilobées. L’ensemble est également décentré sur la façade.
Enfin le troisième étage est éclairé de petites fenêtres simples. Ce niveau abritait le Casino.
Depuis le début du 21e siècle, le palais est devenu un hôtel, permettant ainsi une certaine pérènité des oeuvres conservées. Une partie du palais est accessible lors des Biennales.
Informations pratiques
Adresse
Campo Santa Sofia, 4198/99
Cannaregio
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Jean-Marc Foulquier