Paolo Sarpi

Paolo Sarpi est présent sur la place du campo Santa Fosca, sa statue d’Emilio Marsili (1892) se situe le long de la très fréquentée Strada Nova à Venise. Elle marque l’endroit où une tentative d’assassinat est orchestrée sur sa personne. Elle souligne le courage d’un homme attaché à Venise et à sa liberté davantage qu’à la hiérarchie ou aux dogmes.

Son parcours

Pietro Paolo Sarpi, dit Fra Paolo, est né le 14 août 1552 à Venise. Il est mort le 15 janvier 1623 à Venise. Il perd son père très jeune et son oncle maternel le recueille. Sarpi reçoit son éducation d’un prêtre et en 1566, il entre au monastère des Servites de Marie à Venise. En 1567, le duc de Mantoue le nomme théologien. L’évêque de Mantoue le recrute en tant que professeur de théologie. En 1575, il revient à Venise. Docteur en théologie de l’université de Padoue en 1578, prieur de la province vénitienne des Servites en 1579, et enfin il devient procureur général de son ordre en 1585. Il demeure à Rome de 1585 à 1589, puis retourne à Venise à la fin de son mandant.

Venise et Paolo Sarpi contre Rome et le pape

Si Rome créait à sa guise des hospices et autres établissements religieux, Venise s’y opposait. C’est ainsi que le 10 janvier 1604, le Sénat de Venise interdit la fondation d’hôpitaux religieux et autres lieux de cultes sans l’autorisation de la Sérénissime.
Le Sénat limite aussi les compétences des tribunaux ecclésiastiques le 26 mars 1605.
Le 10 décembre 1605, le pape ordonne l’abrogation des lois visant le contrôle du clergé par la République de Venise .
Le doge Leonardo Donà nomme Paolo Sarpi théologien de la République vénitienne le 28 janvier 1606. A travers de nombreux écrits, Sarpi s’engage et défend la position de Venise contre Rome. Sarpi s’oppose au pape.
Le 17 avril 1606, le pape riposte en frappant la république de Venise d’interdit. Les Jésuites, les Capucins, etc, sont expulsés de Venise le 9 mai 1606.

Tentative d’assassinat contre Paolo Sarpi

En représailles, le 5 octobre 1607, sur le pont de Santa Fosca, il est attaqué par cinq tueurs à gages du pape qui le frappent trois fois. Ces agresseurs pensent avoir tuer Paolo Sarpi et retournent à Rome rendre des comptes au souverain pontife. Sarpi survit aux blessures laissées par le poignard car les organes vitaux ne sont pas atteints.
Le Sénat de Venise lui propose une maison et une concession pour que Paolo Sarpi s’achète une gondole. Il accepte la concession pour assurer sa sécurité mais refuse la maison.

Paolo Sarpi et Galilée

Paolo Sarpi est ami avec Galilée, de ce fait, il l’invite à exposer sa lunette astronomique à Venise. C’est donc au sommet du campanile Saint Marc que le 21 Août 1609, Galilée présente son télescope au Doge Leonardo Donato et aux membres du Sénat.

Les œuvres de Paolo Sarpi

En 1613, à la demande du Sénat vénitien, Sarpi écrit l’histoire de l’Inquisition vénitienne. Sarpi affirme que le tribunal mis en place en 1289, est une Institution de Venise, dont le Pape n’apporte que sa caution. Le livre de Sarpi est interdit par l’Inquisition en 1615.
En 1619, il publie à Londres, sous le nom de Pietro Soave Polano l’Histoire du Concile de Trente = l’Istoria del Concilio Tridentino. Il introduit en Italie l’Algèbre Nouvelle de François Viète, grand mathématicien français.

Correspondance et biographie

A partir de 1833, différentes villes étrangères publient les collections de lettres de Sarpi. A Venise, Lettere inedite di Sarpi  sont publiées en 1892. Cette correspondance met en lumière les rapports de Paolo Sarpi avec des juristes français comme Jacques Lechassier, Jacques Gillot. Mais aussi avec William Cavendish. Soixante-dix-sept des lettres entre Sarpi et Cavendish existent encore, toutes traduites de l’italien vers l’anglais par Thomas Hobbes.

De nombreuses biographies existent, notamment par son disciple Fulgenzio Micanzio, mais aussi par Arabella Georgina Campbell (1869) et Pietro Balan (Venise, 1887).

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