La peste à Venise

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La peste à Venise a sévi tout au cours des siècles passés. Il existe plusieurs formes de peste, ce qui explique que les informations au sujet de ces différentes épidémies soient parfois floues. Cela se comprend, les Vénitiens se retrouvaient face à un terrible fléau devant lequel personne ne savait que faire. La peur irrépressible, l’instinct de survie transforma la société vénitienne.

La peur révélatrice

Le mal était inconnu, incompris, hors de contrôle. Il faut bien se rendre compte que tout le monde avait terriblement peur, que les gens vivaient dans une défiance absolue et disons-le, dans une attitude de survie. Aussi, certains Vénitiens montraient un esprit civique et solidaire, tandis que d’autres se laissaient aller à leur frayeur.
Quelques riches familles émigrèrent vers la terre ferme où elles possédaient une villa vénitienne, entourée d’une exploitation agricole qui pouvait leur assurer une certaine autarcie.
Au paroxysme de l’épidémie, les médecins restaient impuissants. Les familles se disloquaient. Pour certains, l’entraide n’existait plus. Les médecins n’assistaient plus les malades, les prêtres ne se préoccupaient plus des mourants et des défunts. Les cadavres croupissaient dans les maisons ou jonchaient les rues. Il se trouvait même des gens ignobles pour profiter de piller les maisons désertées ou, pire, détrousser directement les cadavres. Les autorités, elles-mêmes décimées, ne pouvaient apporter de réponse intelligible et de solution concrète au mal qui se répandait.

Les mesures prises

Magistrati alla Sanità

Etant cité de commerce, Venise a pris très tôt au sérieux les questions de sécurité sanitaire en créant, dès 1258, une magistrature spécialement chargée d’assurer la sauvegarde de la santé publique, d’abord de façon provisoire au moment des épidémies puis de façon pérenne par décret du 7 janvier 1485. Trois nobles, Provveditori et Sopraprovveditori sopra la Sanità, furent alors élus pour former cette magistrature dont les compétences s’étendaient à tous les aspects de la santé publique.
Ils veillaient à la propreté de la ville, à l’hygiène des denrées alimentaires introduites à Venise. Ils surveillaient les hôtels, les cimetières, les Lazzaretti, la santé des prostituées et les hôpitaux. Ils supervisaient les arts liés à la santé, y compris la coordination de la production de médicaments, vérifiaient la fraîcheur et la salubrité de l’eau contenue dans les citernes publique, tenaient le décompte des naissances et des décès et surveillaient tous les navires et tous les envois de marchandises arrivant ou en transit à Venise.

Embouchure du Grand Canal-musée de Grenoble, par Canaletto, 1722.
On y voit un groupe de capitaines de navires étrangers, débarqués en chaloupe et rassemblés devant le Serraglio del Magistrati alla Sanità où ils viennent rendre compte de l’état de leur bateau. 

Leur pouvoir judiciaire a été élargit en 1554, puis en 1556, allant jusqu’à des condamnations à mort en cas de délit graves. Partout dans le monde connu à l’époque, non seulement l’efficacité sanitaire mais aussi la rigueur administrative des Provveditori étaient appréciées et connues pour leur prévoyance et la prédisposition presque maniaque qu’ils nourrissaient dans l’expérimentation continue de nouvelles techniques de prévention et de traitement. De nombreux pays d’Europe ont d’ailleurs cherché à la reproduire.
Cette magistrature vénitienne a été la deuxième en Italie, après l’ hôpital de Santa Maria degli Innocenti à Florence, à introduire la méthode d’ inoculation contre la variole, et la première à proposer, publiquement et gratuitement , cette technique d’immunisation, qui a émergé à cette époque en Europe.

L’isolement

On isolait alors les malades dans des îles, comme l’île du Lazzaretto Vecchio (nommée autrefois Santa Maria di Nazareth, à l’Ouest du Lido) et le Lazzaretto Nuovo (vers Sant’ Erasmo), voire dans des bateaux spécialement affectés à cette fonction.

Le couvre-feu

Les autorités instituèrent un couvre-feu nocturne. On surveilla les éventuels malades qui voulaient s’échapper de leur confinement.

Les décédés

Finalement, les cadavres furent enterrés dans les îles Fossa Mala (aujourd’hui disparue) et San Marco in Boccomala (un peu au sud de l’actuelle Fusina) ou vers l’île de Poveglia (à l’Ouest du Lido, à hauteur de Malamocco) pour être enterrés dans des « sépultures de catastrophe », entendez des charniers, voire brûlés.

Les lieux de la peste à Venise

Les traitements

Merci à L’Arlecchino masks (au centre) et l’Isola del Pinocchio (marionnette à droite)
pour leur autorisation gracieuse de reproduction

A l’époque, les traitements « médicaux » tenaient de l’ésotérisme. On trouvait des remèdes à base de bave de crapaud, d’essences de plantes. D’ailleurs, le masque du médecin de la peste possède un long nez courbé dans lequel étaient déposées des huiles essentielles et des plantes. Le fait de les respirer était censé protéger de la peste.

Les croyances, faute de connaissances

Les Vénitiens (comme les autres habitants d’Europe ou d’Asie) se retrouvaient devant un mal totalement inconnu et incontrôlable. L’affolement poussait les gens à abandonner toute réflexion et toute retenue, pour trouver des causes invraisemblables au mal.
On crut déceler un alignement particulier des planètes qui aurait induit la peste, le passage d’une comète qui aurait empoisonner l’air terrestre.
On accusa les juifs d’empoisonner secrètement l’eau des puits pour étendre leur hégémonie sur le christianisme.
Bref, tout bouc émissaire était le bienvenu. Par la peur irraisonnée qui s’emparait des habitants, Venise (comme les autres villes atteintes de par le monde) tanguait entre humanité et inhumanité.

La peste à Venise entre 1347 et 1352

Au XIVe siècle, les Vénitiens avaient subi déjà le tremblement de terre du 25 janvier 1347. La famine dans les campagnes amenèrent un afflux de mendiants et de personnes précaires à Venise, qui comptait environ110 à 120 000 habitants. On estime qu’environ 40 à 60 000 périrent de la peste.

Les « pestes » de 1462, 1485, 1506

Il semble que Venise connut des épisodes de peste, moins virulente, mais toujours redoutée.

La peste à Venise entre 1575 et 1577

On estime que 50 000 (ou 60 000) vénitiens moururent de la peste, dont le peintre Titien (27 août 1576).
On s’en remit au Christ lui-même pour lui demander de bien vouloir faire cesser la peste. Enfin, le mal diminua, puis cessa. La fin de l’épidémie fut déclarée le 13 juillet 1577. En signe de remerciement à Celui qui avait fait cesser le terrible mal, on édifia l’église du Redentore, le Christ rédempteur. Et le 20 juillet devint le jour de cette commémoration qui perdurent encore de nos jours : la fête du Redentore

La peste à Venise entre 1630 et 1631

Quelques décennies après l’épidémie de 1575-1577, l’effroyable peste refit son apparition à Venise.
On estime à 46 000 le nombre de décès dus à la peste, pour une population d’environ 140 000 habitants. Et l’on ne savait toujours pas se prémunir du mal.
Il ne restait plus que l’intercession salvatrice de la Vierge Marie pour dominer ce fléau et les Vénitiens s’en remirent à Elle. Enfin, quand la peste cessa, en guise de remerciements pour Marie, ils édifièrent l’église de la Madonna de la Salute. Une commémoration a lieu tous les ans, le 21 novembre : la fête de la Madonna della Salute.

Les chats, faute de mieux

Les Vénitiens, de tout temps, ont craint les épidémies, notamment la peste véhiculée par les rats, nombreux dans les canaux. Les chats de Venise sont devenus célèbres, parce qu’à l’origine, ces petits félins étaient élevés en liberté. En effet, on y portait attention puisqu’ils chassaient les rats, éventuels propagateurs de la peste.

La Scuola Grande di San Rocco

A Venise-même, un scuola, (prononcez « scou-o-la »), entendez une oeuvre de bienfaisance, était plus particulièrement destinée à l’aide aux pestiférés et aux victimes de grandes catastrophes : la scuola grande di San Rocco. Cette scuola grande  (prononcez « scou-o-la grand-dé) est devenu un musée pour les oeuvres picturales qu’elle contient, notamment celles du peintre Tintoret.

 


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