Les chevaux de la basilique Saint-Marc ont une origine qui est restée longtemps incertaine.
Etait-elle une oeuvre grecque ou romaine du 4e ou 3e siècle av. J.-C. ? Ou bien alors, datent-ils de l’époque de Constantin, 3e siècle après J.-C. ? On a évoqué autant d’hypothèses par le passé.
Origine des chevaux de la basilique Saint-Marc
Tout d’abord, il semble que ces chevaux de la basilique Saint-Marc à Venise soient un butin de guerre, ramené d’un hippodrome de Constantinople, en 1204, par le doge Enrico Dandolo, lors de la 4e croisade.
Cependant, ils auraient déjà été emportés, une première fois, comme butin de guerre par les Ottomans eux-mêmes, puisqu’on soupçonne ces sculptures d’être, pourquoi pas, d’une origine romaine.
Laissons les spécialistes à leurs recherches.
Quoi qu’il en soit, les chevaux de la basilique Saint-Marc devinrent le symbole d’une Venise libre et triomphante.
Portail Sant’ Alipio sur la façade de la basilique
Ces 4 chevaux furent donc installés en 1254 sur la façade de la basilique Saint-Marc.
Sur le portail Sant’ Alipio, la mosaïque représentant le doge accompagné du clergé et du peuple permet d’apercevoir les 4 chevaux de Saint-Marc.
Cet épisode date de 1265-1270.
Chevaux de la basilique Saint-Marc et Napoléon
Napoléon, envahisseur de l’Italie, céda Venise à l’Autriche, en 1797. Il en emporta, entre autres, les 4 chevaux de la basilique Saint-Marc dans son butin de guerre. L’enlèvement du 13 décembre 1797 ne fut pas du tout du goût des Vénitiens. Le parcours pour arriver à Paris est ainsi décrit.
Ils prennent la mer pour Ancône, puis à bord d’une frégate, ils repartent le 5 mars 1798 et arrivent à Toulon le 6 avril. A Arles ils sont déposés sur deux bateaux et remontent vers Paris par le Rhône, la Saône, le canal du Centre, la Loire et enfin la Seine. Ils n’arrivent à Paris que le 17 juillet.
Ils sont entreposés aux Invalides puis installés sur quatre piliers de la grille de la cour des Tuileries. Et enfin, comme voulu par Napoléon, en 1808, ils prennent place avec un char sur l’arc de triomphe du Carrousel. Ils forment donc un quadrige. En 1828, ils sont remplacés par les 4 chevaux réalisés par le sculpteur Bosio à la demande de Charles X.
Retour à Venise
En 1805, Venise rejoignit le royaume d’Italie. Antonio Canova fut chargé par le pape Pie VII, mais aussi l’empereur d’Autriche de récupérer les oeuvres volées. Ainsi, Venise récupèrera son quadrige en 1815, mais ne se sépara plus de sa haine envers Napoléon.
Pour fêter le retour du quadrige, une cérémonie eut lieu le 13 décembre 1815, soit 18 ans après leur enlèvement, jour pour jour.
A l’abri pendant les 2 guerres
Tout d’abord, durant la Première Guerre mondiale, ils furent cachés au palazzo Venezia de Rome. Puis, lors de la guerre 39-45, au monastère de Praglia, près de Padoue.
Originaux au musée de la basilique Saint-Marc
Les 4 chevaux de la basilique Saint-Marc, en façade sur la loggia, sont des copies et les originaux sont à l’intérieur.
Après leur restauration, les 4 chevaux de Saint-Marc furent exposés dans le musée de la basilique, en 1982. Pour les protéger des intempéries. A de nombreux endroits, la fine couche d’or avait disparu. Le sel présent dans l’air vénitien avait provoqué de la corrosion. Sur les photos, on remarque bien le procédé utilisé. Celui-ci consiste à tracer des hachures sur les parties les plus exposées à la lumière du soleil. Et cela, dans le but de mettre en avant les volumes. Ensuite, les répliques sont donc nettoyées et restaurées en 2006. Un dépoussiérage complet du bronze doré des sculptures est aussi organisé d’avril à septembre 2013 par le Comité français pour la sauvegarde de Venise.
Description des 4 chevaux de Saint-Marc
Ils pèsent 900 kg chacun et mesurent 2,33 m en hauteur, 2,53 m en longueur et 1,71 m au garrot.
De multiples analyses nous donnent leur composition bronze à très faible teneur d’étain :
cuivre quasi pur à 98 %
1 % d’étain
1 % de plomb.
Ils sont disposés en duo, avec l’une des têtes tournée vers l’autre. Les colliers, quant à eux, permettent de cacher le raccord du corps et de la tête.
Les chevaux de gauche ont la patte droite de lever et ceux de droite la patte gauche.
Si vous vous approchez autant que cela est possible, vous pouvez voir des chiffres romains gravés sur les sabots et les colliers.
La seule explication pour ces chiffres est qu’ils sont des indications de poids.
Conseil
Lors de votre visite de la basilique, il faut absolument se rendre sur la loggia pour profiter de voir les 4 chevaux (copies), mais vous pouvez aussi admirer le dessin du pavage en trachyte de la place Saint-Marc réalisé par Andréa Tirali (1723). Ne manquez pas de lire notre page sur l’architecte Andréa Tirali.
Voir aussi notre page sur le Musée de la basilique Saint-Marc en cours de réalisation.
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Isabelle Villain
je reviens de venise pour la troisieme fois on m a dit sur les chevaux de la cathedrale ils portent un collier parce qu ils avaient été voles et pour les ramener on leur avait coupés la tete donc le collier ensuite estce vrai merci
Bonjour,
Le mot « vol » est impropre pour certains. Je m’explique.
Ces chevaux sont vraisemblablement un tribut de guerre des vénitiens emportés au début du 11e s., d’un hippodrome de Constantinople. Bien plus tard, ils firent aussi partie d’un autre tribut de guerre, celui de Napoléon, fin 18e siècle. Ceci explique, entre aurtes, la profonde haine des vénitiens envers Napoléon. Bon, ils ne sont pas les seuls dans ce cas. lol
Celui-ci les ramena à Paris où ils ornèrent durant 18 ans l’arc de triomphe du Caroussel à Paris, mais réintégrèrent leur lieu d’origine par la suite.
Les originaux sont à l’intérieur. En extérieur ce sont des copies.
Alors, il faut voir entres « tribut de guerre » et « vol » quelle est l’appellation qui convient le mieux. Attention, comme je le mentionne, l’appellation qu’on utilise est valable dans les 2 sens, pour les vénitiens et pour Napoléon.
Autrement, n’imaginons pas un larcin, genre vol à l’étalage de ces chevaux. En cuivre pur, ils pèsent chacun qq 800kgs.
Quant au collier, ce genre d’oeuvre n’est généralement pas fondue en une seule pièce. Il est possible, mais je l’ignore, que la tête se détache au niveau du cou.
Voir l’explication qu’en donne Dan Brown dans Inferno. Plausible après tout car bien documenté.